Gilles Gougeon, «Combien rapporte la littérature québécoise?», Le Devoir, 14 février 2018, section Opinion.
En avril dernier, le gouvernement du Québec reconnaissait l’immense apport à la renommée du Québec dans le monde dont le professeur Peter Klaus a été responsable au cours des quarante dernières années en lui octroyant le titre de chevalier de l’Ordre national du Québec. Initiateur en 1975 des « Études québécoises » à la prestigieuse Université libre de Berlin, Peter Klaus a contribué à faire connaître le Québec sur tous les continents en faisant découvrir la littérature québécoise. Tant en Allemagne qu’en Inde, en Hongrie, en Irlande, à Puerto Rico, en Pologne, en Égypte, à Taïwan, en Turquie, en France, en Autriche qu’en Roumanie, sa passion et sa connaissance intimes du Québec et de ses auteurs ont ouvert les yeux de milliers de personnes sur la quête et l’affirmation de l’identité québécoise.
Or, toutes ces démarches n’ont strictement rien coûté au Québec ! Et nous apprenons maintenant qu’un petit organisme, l’Association internationale des études québécoises, va de nouveau se faire couper les vivres par le gouvernement alors que son rôle consiste justement à soutenir et à développer les initiatives de professeurs comme celles de Peter Klaus.
À ce jour, le ministère des Relations internationales octroie la « fabuleuse » somme de 135 000 $ à l’organisme auquel on veut encore couper 52 000 $. Et on l’incite à se trouver des mécènes.
Au XXIe siècle, on en est encore à mesurer la rentabilité de la culture avec des lunettes de comptables. Des lunettes qui confirment la myopie de certains gestionnaires de l’État, pour qui il n’y a de rentable que ce qui se mesure à la couleur noire de l’encre de leurs statistiques.
Commentaires
Publier un commentaire