Christian Gay-Poliquin, «Le rayonnement international du Québec étouffé... de l'intérieur», La Presse+, section «Débats», 28 février 2018.
Cosignataires: Monique Proulx, Larry Tremblay, Catherine Mavrikakis, Samuel Archibald, Lise Tremblay, Serge Lamothe, Audrée Wilhelmy, Éric Dupont, Laurance Ouellet-Tremblay, Carole Poliquin, Pierre Nepveu, Élise Turcotte, Marie Colie Agnant, Jephté Bastien, Patrick Leroux, Alain Beaulieu, Judy Quinn, Chloé Leriche, Guylaine Maroist, Sophie Deraspe, Chantal Ringuet.
Pour signer la pétition de l'AIEQ, cliquez ici.
Cosignataires: Monique Proulx, Larry Tremblay, Catherine Mavrikakis, Samuel Archibald, Lise Tremblay, Serge Lamothe, Audrée Wilhelmy, Éric Dupont, Laurance Ouellet-Tremblay, Carole Poliquin, Pierre Nepveu, Élise Turcotte, Marie Colie Agnant, Jephté Bastien, Patrick Leroux, Alain Beaulieu, Judy Quinn, Chloé Leriche, Guylaine Maroist, Sophie Deraspe, Chantal Ringuet.
Pour signer la pétition de l'AIEQ, cliquez ici.
Il y a peu de temps, le Conseil du trésor du Québec a décrété une
coupure de 40% du budget annuel de l’AIEQ, l’Association Internationale des
Études Québécoises. Cette mesure, on peut s’y attendre, menace la survie du
réseau de l’AIEQ qui compte pourtant plus de 3000 partenaires répartis dans 80 pays !
Plusieurs personnalités et différentes associations ont déjà dénoncé
publiquement la situation. Aux voix de Gérard Bouchard, de l’UNEQ, de l’ACFAS (entre
autres), nous souhaitons ajouter celles de créateurs d’ici qui ont bénéficié d’un soutien de l’AIEQ et qui refusent de rester muets
devant une telle dérive.
Aux cours des dernières années, l’AIEQ et le CALQ ont collaboré
pour organiser et financer plus de 300 tournées d’auteurs et de cinéastes afin
que ceux-ci puissent faire connaître leurs œuvres en dehors de nos frontières. Ces
tournées en milieu universitaire assurent un intérêt renouvelé pour la culture
québécoise à l’étranger mais, plus encore, elles permettent à plusieurs
artistes d’ici de trouver de nouveaux débouchés (traductions, collaborations,
festivals, etc.) et, donc, de gagner leur pain.
Conséquemment, il est important de rappeler un fait que
semble oublier nos dirigeants : l’avenir de la création québécoise passe inéluctablement
par l’international. Et ce fameux « rayonnement » de notre culture, Graal
de tous les organismes subventionnaires, doit bien démarrer quelque part.
Aussi, nos représentants politiques, qui se targuent d’ailleurs souvent du
succès de certains de nos artistes à l’étranger, devraient savoir que les
carrières internationales ne tombent pas du ciel comme par magie ; elles
sont laborieusement construites, soutenues et maintenues grâce à l’appui, au
soutien et aux réseaux d’organismes comme l’AIEQ.
Un
manque de vision ?
Cette décision du gouvernement Couillard de couper dans le maigre
budget accordé à l’AIEQ rappelle étrangement le refus obstiné du gouvernement
Harper à l’égard de l’invitation du Salon du livre de Francfort (la plus grande
foire du monde dans le domaine des livres) où le Canada devait être l’invité
d’honneur en 2017…
En fait, ce désengagement du gouvernement est clairement
contradictoire. On dit souhaiter faire connaître le Québec, on dit souhaiter
mettre de l’avant notre savoir-faire, on dit vouloir faire découvrir les
talents d’ici, mais on refuse ironiquement de soutenir les principaux ambassadeurs
de la culture québécoise. Mais au nom de quoi? De la saine gestion des fonds
publics? Impossible, ces coupures ne représentent qu’une
somme infime car l’AIEQ ne coûte que 4,3 ¢ par
habitant! Au nom de la diversification des sources de
financement des petits organismes culturels ? Ridicule, ces organismes
permettent justement aux artistes de diversifier leurs revenus ! Au nom de
visées électorales ? Si tel est tristement le cas, le gouvernement devrait
plutôt penser à revitaliser sa réputation en faisant siens les intérêts des
acteurs du milieu culturel qui tentent de faire briller le Québec en
dehors (et donc en dedans) de ses frontières…
Des retombées à notre portée
La culture, on le sait trop bien, ne peut être gérée comme une
corporation. Elle a besoin d’un soutien actif du gouvernement pour, ensuite,
susciter des retombées. Mais s’il faut (re)nommer quelques répercussions
concrètes du soutien au développement international pour être entendu, alors
voici : visibilité du Québec à l’étranger, valorisation du français, dynamisation
des échanges scientifiques, formation d’une
relève inventive et passionnée, diversification des
sources de revenus pour les artistes et les entrepreneurs du milieu de la culture,
stimulation de la production culturelle à l’intérieur de nos frontières, etc.,
etc.
Enfin, il nous apparait incontournable que le gouvernement actuel reconsidère
sa position au sujet de la réduction du financement l’AIEQ. Plus largement,
nous l’invitons même à prouver son leadership
en la matière en révisant à la hausse les budgets des organismes qui défendent
et soutiennent notre culture. Car sans elle, faut-il le redire, nous ne se serions
que des ombres laborieuses que plus rien ne saurait rapailler.
Merci, chers et chères écrivain.e.s et cinéastes, de soutenir l'AIEQ de cette manière, et aussi publiquement que possible. L'AIEQ est privilégiée de vous avoir comme collaborateurs et collaboratrices dans les tournées à l'étranger. Vous êtes le coeur battant de la culture québécoise!
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